Test Blasphemous 2 : un Miracle peut en cacher un autre (2024)

Dans le monde toujours plus florissant des Metroidvania, il est souvent complexe pour les développeurs, la plupart du temps indépendants, de se démarquer. Plusieurs ont réussi à ériger leur titre au sommet de cette typologie de jeu bien particulière en en s’appropriant les caractéristiques et en les complimentant d’un univers, d’une direction artistique, d’un gameplay memorable. Parmi ces jeux, on retrouve Blasphemous, puisant son inspiration visuelle dans l’imagerie biblique catholique pour une direction artistique unique et marquante couplée à ce qui s’est révélé être un Metroidvania compétent si on s’en tient à la définition du genre. Le studio espagnol The Game Kitchen remet le couvert en cette fin d’été avec une suite directe sobrement appelée Blasphemous II, le studio réitère-t’il l’exploit ?

Le Pénitent est de retour, prêt à en découdre avec le Miracle, une divinité toute puissante à laquelle la plupart des habitants du monde vouent un culte. La trame principale suit directement les évènements du premier jeu et vous voit mettre des bâtons dans les roues du Miracle pour empêcher la naissance de son Enfant en vainquant ses Gardiens à travers le monde.

In Nomine Patris

Le reste des éléments narratifs et scénaristiques est drapé dans un voile de mystère nébuleux que seuls les dialogues des PNJ et les descriptions des items pourront lever. Si d'autres titres comme les Dark Souls ou Hollow Knight ont su utiliser ce mystère pour distiller savamment les informations sur des univers fascinants, Blasphemous 2 fera peut être un peu trop dans le cryptique pour certains. On n'en ressent pas moins la passion et l’attention avec lesquelles a été élaboré cet univers dans chaque info supplémentaire que l’on glane et on suspecte par ailleurs que le jeu dispose de plusieurs fins, comme le premier opus.

D’autant que le monde de Blasphemous II est superbement rendu sur nos écrans. Une fois de plus, la direction artistique fait mouche mêlant avec beaucoup de maîtrise l’étrangement déstabilisant et le fascinant. L’inspiration biblique est fortement déformée et certains écrans du jeu rappellent des peintures religieuses, mais en plus... étrange. Les personnages que vous rencontrez ont tous cet élément dérangeant dans leur design, qui n’enlève rien à leur côté captivant, et certaines des vistas du jeu méritent un léger temps de pause. Le tout est sublimé par un enrobage mêlant le pixel et le tableau, du plus bel effet.

Test Blasphemous 2 : un Miracle peut en cacher un autre (1)

Je dis Metroid’ vous dites Vania

Au début du jeu, vous devrez choisir entre trois armes : une paire de dague, un sabre et un gros fléau. En plus d’avoir leurs spécificités en combat (on y reviendra), votre choix au début déterminera aussi la direction que vous prendrez dans les premières heures de votre croisade contre le Miracle. En effet, les pouvoirs des armes sont très importants pour évoluer dans le monde de Blasphemous II. Chacune des trois déverrouille des chemins jusque là inaccessibles via des mécaniques plutôt inventives et demandant un peu de dextérité.

La première moitié du jeu consistera donc à trouver les deux autres armes pour ouvrir la carte et accéder aux trois premiers boss du jeu. Et Blasphemous II brille particulièrement dans cette première partie. On se perd dans son monde étrange, errant dans les villes, forêts et temples déserts à la recherche du reste de notre arsenal. En jonglant entre les armes et les capacités plus classiques du genre (grimper aux murs, le double saut, le dash aérien), le rythme de la progression est agréable.

Cependant, une fois cette première moitié complétée et les trois premiers boss vaincus, le jeu perd regrettablement en liberté d’exploration pour devenir un peu plus linéaire. Les upgrades sont un peu moins bien réparties dans le monde et il devient plus dur d’évoluer à votre guise sans suivre le chemin que le titre trace pour vous, ce qui vous forcera a revenir plus tard sur vos pas si vous êtes completionnistes.

Test Blasphemous 2 : un Miracle peut en cacher un autre (2)

Croisade et sacrements

Bien évidemment, en plus de vous aider à évoluer dans le monde du jeu, vous vous servirez aussi de vos armes pour casser des dents. Dans ce domaine, votre trio tombe respectivement dans les archétypes classiques « léger, standard et lourd ». Et chacun possède son propre arbre de compétences octroyant nouveaux combos, affinités élémentaires et plus. Vous disposez aussi d’une esquive et d’une parade ouvrant la voie à une riposte dévastatrice.

Le bestiaire est assez varié quoique relativement frustrant dans certaines zones (a cause de ces @*%! d’ennemis volants). Les boss sont également compétents quoique pas particulièrement mémorables, chacun est unique par ses mécaniques et mobilise votre arsenal à sa façon. Globalement, les combats sont satisfaisants. Les animations et le sound design efficaces habillent les affrontements et permettent de sentir le poids de chaque arme dans les coups donnés.

Test Blasphemous 2 : un Miracle peut en cacher un autre (3)

De plus vous équipez des sorts assez puissants et, pour les plus min-maxers, vous trouvez des statuettes et des perles de rosaires qui augmentent vos résistances à certains types de dégâts, vos propres dégâts, physiques, mystiques ou élémentaires, etc. On vous encourage à bidouiller dans ces menus car si ces améliorations seules restent des stats, on peut les combiner et trouver des synergies secrètes très intéressantes (par exemple les esquives qui déclenchent des éclairs).

Tous ces systèmes mis bout à bout créent un mix satisfaisant avec en prime un réel sentiment de progression. Le plaisir d’exploration s’en voit également augmenté puisque chaque récompense est intéressante dans son genre, qu’il s’agisse d’un sort, d’un point de compétence pour vos armes, d’une perle ou d’une statuette.

Préparez-vous à souffrir

Enfin, à chaque fois que vous mourrez, vous laisserez une marque de regret qui ampute une partie votre jauge de Ferveur (le mana pour les sorts). Pour la récupérer, vous devrez retourner au lieu de votre mort ou bien vous rendre auprès d’un PNJ spécial et payer une petite somme pour faire disparaître ce malus. Avec cette mécanique et la facilité avec laquelle on peut la contourner (il ne faut que quelques centaines de marques pour récupérer toute sa Ferveur), Blasphemous II est loin du standard plus punitif souls-like que certains titre du genre se sont ré-appropriés.

Mais.

Sans être punitif dans la mort, Blasphemous 2 reste tres intransigeant dans ses combats. Les attaques des ennemis sont télégraphées de façon très lisibles et sont relativement simples à esquiver ou parer lorsque l’on s’est fait au rythme du jeu.

Cependant, le Pénitent n’a quasiment aucune frame de récupération (c’est à dire aucun petit temps d’invincibilité après un coup). Cela signifie que, régulièrement, vous verrez votre barre de vie fondre comme neige au soleil, il est très facile de se faire enchaîner par plusieurs ennemis sans aucune seconde pour souffler. Si ce choix de design aide à renforcer la dimension oppressante du jeu, après l’avoir terminé et complété 95% de la carte, il ne fait aucun doute que cette difficulté punitive rebutera plus d’un joueur tant elle ne semble pas juste.

Test Blasphemous 2 : un Miracle peut en cacher un autre (4)

Au total c’est une quinzaine d’heures qu’il vous faudra pour compléter le jeu en ayant terminé la majeure partie de la carte. On notera également une performance stable et sans aucun ralentissem*nt (en tout cas sur Switch, plateforme sur laquelle le jeu a été testé).

Blasphemous 2 saura sans aucun doute satisfaire les fans du genre et encore plus ceux du premier opus. Avec une progression satisfaisante et un monde rempli de récompenses intéressantes. Une deuxième moitié un poil trop dirigiste et surtout sa difficulté parfois injuste rebutera peut-être certains mais nous sommes malgré ces défauts, face à un Metroidvania plus que compétent sur tout les fronts.

Test Blasphemous 2 : un Miracle peut en cacher un autre (2024)
Top Articles
Latest Posts
Article information

Author: Kerri Lueilwitz

Last Updated:

Views: 5873

Rating: 4.7 / 5 (67 voted)

Reviews: 82% of readers found this page helpful

Author information

Name: Kerri Lueilwitz

Birthday: 1992-10-31

Address: Suite 878 3699 Chantelle Roads, Colebury, NC 68599

Phone: +6111989609516

Job: Chief Farming Manager

Hobby: Mycology, Stone skipping, Dowsing, Whittling, Taxidermy, Sand art, Roller skating

Introduction: My name is Kerri Lueilwitz, I am a courageous, gentle, quaint, thankful, outstanding, brave, vast person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.